Empreinte carbone de l’alimentation : comment réduire ses émissions ?

En France, l’alimentation joue un rôle majeur dans l’ampleur que peut prendre notre empreinte carbone au quotidien. En effet, selon le Ministère de la transition écologique, se nourrir représenterait 22% de nos émissions de gaz à effet de serre. Une bonne raison pour réfléchir à l’impact de ce que l’on met dans nos assiettes pour réduire sa portée !

Qu’est-ce que l’empreinte carbone de l’alimentation ?

Selon l’Ademe (Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie), la production de l’alimentation nécessite globalement 23% de l’énergie finale consommée par les Français. Mais concrètement, qu’est-ce que cela implique ?

Le contenu de nos menus a un impact direct sur les émissions de gaz à effet de serre (GES), elles-mêmes en partie responsables du réchauffement climatique.

Cela est du :

  • à la production du produit et/ou à l’alimentation des animaux
  • à l’exploitation agricole, émission des animaux, des engrais, des machines…
  • à la transformation des aliments. Certains aliments ont besoin de plus de transformation (comme la crème, le beurre, les plats préparés) que d’autres.
  • à la production des packagings des produits
  • au transport, en fonction du mode de transport choisi (camion, avion, bateau..)
  • à l’énergie consommée pour le stockage et par les magasin, notamment pour les frigos

Chacun de nos repas contribue à plus ou moins à grande échelle à augmenter l’empreinte carbone de notre alimentation. Et ceci que les émissions de GES soient directes ou indirectes.

Et si on ne peut pas tout contrôler, il reste cependant certains pans de notre alimentation que l’on peut optimiser en choisissant ce que l’on consomme ou ce que l’on ne consomme pas. Cela dans le but de réduire au mieux notre empreinte carbone et donc notre impact écologique, et limiter les dégâts sur l’environnement.

Mais comment s’y retrouver ? Quels sont les aliments à privilégier ? Et, au contraire, quels sont ceux dont la production a le plus de conséquences sur les émissions de GES ? 

Quels sont les aliments qui ont un fort impact ?

empreinte carbone alimentation charcuterie

Dans une perspective globale, lorsqu’on se penche sur les différents types d’aliments qui possèdent l’empreinte carbone la plus élevée, la viande semble cocher toutes les cases. La viande, ou plus exactement, le bœuf, suivi du mouton et de l’agneau selon une étude de Our World in Data. À titre d’exemple, 1kg de bœuf entraînerait la production de 60 kg de gaz à effet de serre ! Cela s’explique notamment par la quantité de méthane que ces animaux émettent. Mais également de l’usage des sols pour les nourrir, du transport, de l’emballage, etc.

Une empreinte carbone qui pourrait jouer en faveur de l’alimentation végétale, mais pas seulement ! Bien évidemment, ces viandes ne sont pas les seules responsables. Le classement révélé par Our World in Data met aussi en lumière l’impact d’autres produits. Du fromage par exemple, en effet tout comme la viande, il nécessite l’élevage des animaux pour le produire. Ainsi que du chocolat et du café.

En effet, ces produits ne sont, pour la plupart, pas toujours “cultivés” localement et impliquent donc de transporter ces produits. Serait-ce là un élément d’indice pour comprendre comment changer le contenu de nos assiettes ?

Et ce, sans compter la quantité d’eau qu’il faut pour les produire. Et le visuel de la Water family l’explique bien.

Empreinte carbone : vers une plus faible consommation de viande ?

On l’aura compris, la viande semble constituer une famille d’aliments particulièrement importante lorsqu’on parle d’empreinte carbone. C’est la raison pour laquelle certaines personnes pourraient se sentir proches du régime flexitarien. Ce régime consiste basiquement à limiter sa consommation de protéines animales, en végétalisant davantage ses menus.

Végétalisation de l’alimentation

empreinte carbone alimentation burger veggie

Pour cela, il suffit de déplacer la consommation de certaines viandes par une consommation de céréales et légumineuses. Leur mode de production a souvent moins de conséquences sur l’environnement, selon l’aliment en question. Lentilles, pois chiches, quinoa bio… le choix est vaste ! Et si certaines protéines animales comme le poulet ou le poisson ont un impact moins élevé que le bœuf ou l’agneau, ces derniers restent malgré tout très polluants dans la manière que l’on a de les produire aujourd’hui.
Surpêche et élevage intensif sont des procédés qui, en plus d’avoir une grosse empreinte carbone sur son alimentation, vont à l’encontre du bien-être animal.

Consommer de la viande à plus petite échelle semble donc être un premier pas vers une empreinte carbone maîtrisée. Et lorsqu’on décide d’en manger, de la même manière que pour le riz ou d’autres légumineuses, il est essentiel de se pencher avec intérêt sur la manière dont l’aliment est produit. En effet, selon la zone géographique d’où il vient, ou la méthode de cultivation, l’empreinte carbone peut varier du tout au tout. L’idéal ? Consommer le plus local possible !

Une alimentation plus locale… et de saison !

Empreinte carbone alimentation marché

Adopter un régime à tendance plus locale permet de s’assurer que le contenu de notre assiette limite les émissions de GES dues au transport, et parfois plus ! Cela est valable pour une majorité des produits, à commencer par les fruits, que l’on choisira de saison le plus possible. Car de toute évidence, une fraise française achetée en été aura moins d’impact qu’une papaye qui a traversé l’océan. À titre d’exemple, selon l’Ademe, une tomate cultivée hors-saison génère quatre fois plus de kgCO2e qu’une tomate produite en été. Un chiffre éloquent, qui n’est pas sans nous rappeler que les produits bruts sont également ceux vers lesquels il semble plus intéressant de se tourner pour limiter l’empreinte carbone de son alimentation.

Alimentation : comment réduire son impact carbone ?

Car oui, selon le Ministère de la transition écologique, la majorité des émissions (51%) sont contenues dans les denrées alimentaires transformées par les industries agro-alimentaires. Une alimentation brute permet non seulement d’éviter les traitements et autres transformations, mais aussi de s’éloigner du suremballage. Le suremballage contribue également à élever l’empreinte carbone d’un foyer.

Choisir et consommer des aliments dans leur globalité est ainsi la garantie d’éviter le gaspillage alimentaire. Le gaspillage fait partie des raisons pour lesquelles les émissions de GES d’un foyer peuvent vite augmenter. Cela est également valable pour les acteurs de la chaîne des produits transformés. Limiter ses achats alimentaires au nécessaire, recycler des épluchures, utiliser des restes pour faire un plat supplémentaire, ne pas cuisiner de trop grosses parts… Autant de petits gestes qui, mis bout à bout, pourraient avoir un véritable impact sur la manière que l’on  a de réduire notre empreinte carbone. Car on le sait, pour la planète, il n’y a finalement pas de petit geste !

Et vous, quelle est l’empreinte carbone de votre alimentation, calculez là ici ?

Sources :
Focus on what you eat, not whether your food is local – Our World in Datata
Données et études statistiques (developpement-durable.gouv.fr)
HAVAS_ADEME_infographie_SIA_vdef-1.pdf
Alimentation : Manger local et de saison : pourquoi c’est essentiel ? | ADEME

Thomas LOUIS

Lisez également :

Comment réduire son empreinte carbone ? – Greenweez magazine

Laisser un commentaire