Depuis quelques temps, nos préoccupations écologiques s’invitent même en vacances : quid de l’impact écologique des trajets en avion ? De l’impact du tourisme de masse sur les écosystèmes et les populations qui y sont confrontés ? Doit-on forcément aller très loin pour se dépayser ? Il y aurait beaucoup à dire sur l’impact écologique de nos voyages ! Mais aujourd’hui, nous allons parler d’une pratique en particulier : le WWOOFing.
SOMMAIRE
Qu’est-ce que le WWOOFing ?
Le WWOOFing consiste à aller passer de quelques jours à quelques semaines dans une ferme biologique, en France ou à l’étranger afin d’apporter une aide en échange du gîte et du couvert.
Attention, il ne s’agit pas d’être simplement exploité ! L’idée forte du WWOOFing se trouve justement dans l’échange de compétences et l’acquisition de compétences et de connaissances.
Certes, vous allez prêter main forte dans une exploitation. Mais, en échange, vos hôtes vont vous apprendre des techniques, et vous apporter leur savoir-faire. Ils vont aussi partager avec vous leurs repas et leur expérience.
L’origine du WWOOFing
Le woofing est né dans les années 1970 à Londres dans le but de permettre à des citadins d’aller « au grand vert » tout en soutenant l’agriculture biologique.
Le mot « WWOOF » signifiait à l’origine : « Working Week-ends on Organic Farms » (week-ends de travail dans des fermes biologiques). Mais, le mot « travail » pouvant poser problème, la signification des lettres a été changée en 2000. Depuis, elle signifie donc « World-Wide Opportunities on Organic Farms », c’est-à-dire : « opportunités dans des fermes bio du monde entier ».
Aujourd’hui, cette pratique a toujours le vent en poupe et s’est beaucoup élargie. En effet, ce ne sont plus seulement des citadins en quête de nature qui tentent l’aventure, et elle s’est étendue au monde entier !
L’intermédiaire entre les hôtes et les « WWOOFers » : l’association WWOOF
Sur le site de l’association WWOOF, vous pourrez trouver une liste des fermes accueillantes en triant par secteur géographique, activités proposées, ainsi que d’autres critères.
Il faut ensuite payer une petite adhésion annuelle (25 euros pour une personne, 30 euros pour deux) à l’association pour la mise en relation avec des hôtes.
L’association a rédigé une charte à destination des WWOOFers et des hôtes afin de poser les bases de ces échanges.
La charte WWOOF
La charte WWOOF fait la part belle aux valeurs d’échange et de transmission des savoirs. On y retrouve également les engagements que chaque partie doit prendre pour que l’expérience se passe bien.
Par exemple, on pense notamment au fait que le WWOOFing n’est pas du travail dissimulé !
Il ne doit par ailleurs y avoir aucun échange monétaire, ni d’un côté ni de l’autre. En outre, le temps de travail n’excède pas 20h/semaine, pour que le WWOOFer ait aussi l’opportunité de découvrir la région.
Ainsi, celui-ci n’est pas payé pour son travail, mais l’hôte n’est pas non plus payé pour son hébergement et les repas qu’il fournit.
Les avantages du WWOOFing
Même si l’association WWOOF indique très clairement que cela ne doit pas constituer la motivation principale, le WWOOFing reste tout de même un moyen de voyager pour un petit prix, dans la mesure où l’hôte assure le gîte et le couvert.
Néanmoins, le principal avantage du WWOOFing réside dans l’expérience très riche que l’on peut tirer d’un séjour.
Les voyageurs sont en effet immergés dans un quotidien qui est parfois très loin du leur, avec des gens d’autres origines, d’un âge différent, et cela peut être une grande source d’inspiration pour monter un projet à son tour ou acquérir des connaissances en jardinage, maraîchage, éco-construction… Voire envisager ensuite de vivre en écovillage (Voir l’article : “Écovillage(s) : la vie au vert !”).
Apprendre sur le tas, en pratiquant, il n’y a rien de plus efficace !
C’est aussi pour l’agriculteur une occasion de rencontrer du monde, faire de nouvelles connaissances. Ou encore découvrir au travers du wwoofer une région, une langue, un pays, une culture. En effet, on a tendance à oublier que les agriculteurs ne partent pas souvent en voyage, et c’est encore plus vrai pour les éleveurs qui peuvent difficilement laisser leurs animaux…
Y a-t-il des inconvénients ?
La plateforme du site de l’association WWOOF permet de vraiment trier les projets qui nous conviennent (ou pas !), et de faire le lien, ou même le tiers, entre l’hôte et le WWOOFer.
La plupart des agriculteurs et des woofers se laissent une semaine d’essai pour voir si ils ont des atomes crochus.
Par ailleurs, le WWOOFing n’est évidemment pas adapté pour les personnes qui cherchent juste un lieu de vacances : il faut travailler et participer à la vie quotidienne de ses hôtes, on n’est pas là juste pour avoir un hébergement gratuit !
Alors, seriez-vous prêt(e) à tenter l’expérience ?
Marie Duboin, auteure du blog La Salade à Tout
Marie DUBOIN est co-auteure du livre « J’arrête de surconsommer, 21 jours pour sauver la planète et mon porte-monnaie » (Eyrolles 2017), auteure du blog lasaladeatout , et co-fondatrice du groupe Facebook « Gestion budgétaire, entraide et minimalisme ».
Également conférencière et rédactrice web, Marie a un message à faire passer : “peu importent les freins que l’on a, notamment financiers, on peut tous aller vers une consommation plus responsable, et c’est un chemin passionnant et joyeux !”
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