Perturbateurs endocriniens… à savoir !

perturbateurs endocriniens

Les perturbateurs endocriniens sont des substances chimiques exogènes*, capables d’altérer les fonctions hormonales de l’organisme vivant, et donc d’avoir un effet délétère sur sa santé et/ou celle de sa descendance.

  exogène* : qui provient de l’extérieur (de l’organisme, d’un système)

Endocriniens ?

Le système endocrinien, (éthymologiquement qui sécrète… à l’intérieur) regroupe les organes du corps humain, dont certaines des fonctions sont de sécréter des substances dans le sang. Ces substances sont appelées des hormones.

Ce système comprend : l’hypophyse, la thyroïde, le pancréas, les surrénales, et les glandes sexuelles : ovaires et testicules, on les appelle glandes endocrines.

Les hormones ?

Les hormones produites par nos glandes endocrines sont des substances naturelles agissant comme messagers chimiques entre différentes parties du corps. Elles transitent dans le sang.

Ainsi, elles vont gérer la croissance, le développement sexuel, le développement cérébral, le métabolisme, le sommeil, l’humeur… et aussi la reproduction des êtres humains.

Le système endocrinien est un des deux grands systèmes de communication de l’organisme, l’autre étant le système nerveux.

Mais qui perturbe ?

On en parle depuis les années 70, suite au constat des effets d’un traitement sur des femmes enceintes (le distilbène), qui a entraîné une altération des organes reproducteurs chez leurs enfants…

Suite à cette prise de conscience, a été mise à jour une grande diversité de perturbateurs endocriniens de diverses origines :

  • des produits thérapeutiques destinés à l’hormonothérapie, la contraception, la substitution hormonale, les traitements thyroïdiens, les hormones de croissance, etc. prescrits par des professionnels de santé. Là, en principe c’est pour la bonne cause ! Parmi ceux-là, on peut citer certaines plantes qui sont régulièrement conseillées par les naturopathes… (Je leur réserve un petit paragraphe plus bas)
  • des produits chimiques de synthèse contenus dans notre environnement direct, dans l’eau, dans l’air, dans l’alimentation et les nombreux produits de consommation. La liste de substances suspectées est modifiée régulièrement en fonction de la production de nouvelles connaissances. Parmi elles :
    • des phtalates (détergents, cosmétiques, adhésifs…),
    • des parabens (médicaments, cosmétiques…),
    • le bisphénol A et autres polymères (plastiques alimentaires, revêtements, objets de décoration…),
    • des composés perfluorés (traitements de textiles, de cartons alimentaires, teflon…)
    • des composés polybromés (divers retardateurs de flamme)
    • des organochlorés (insecticides, fongicides, pesticides…)
    • des hydrocarbures (provenant de la combustion incomplète des carburants, bois, tabac…)

S’infiltrant dans notre organisme en toute discrétion, ils peuvent causer des dégâts très variés.

De plus, beaucoup persistent durablement, car ils ne se dégradent pas, ce qui complique leur évitement.

Perturbation endocrinienne… que se passe-t-il ?

Ces perturbateurs miment ou bloquent l’action des hormones de l’organisme.

  • en se liant à nos récepteurs hormonaux ils provoquent des réponses physiologiques inappropriées. Par exemple, le bisphénol A diminue la fertilité des hommes et des femmes, altère le développement neurologique des enfants, etc.
  • en interagissent avec la synthèse, la dégradation, le transport et le mode d’action des hormones, ils entraînent des effets toxiques : ils augmentent les risques de cancer, de malformations congénitales, etc.

Pénétrant dans notre organisme par voie sublinguale, digestive, aérienne, transcutanée, transplacentaire ou via le lait maternel, les perturbateurs endocriniens agissent même à dose infinitésimale. Très envahissants en période de développement cellulaire rapide (grossesse et développement embryonnaire, petite enfance, puberté…), ils savent aussi s’accumuler et se stocker dans les graisses et peuvent modifier durablement l’expression génétique…

Il est vrai que l’identification d’un lien de cause à effet entre l’exposition à un perturbateur endocrinien et la survenue de troubles est complexe à établir… Cependant, on suspecte à ce jour de nombreux troubles et effets nocifs.

  • Épidémie d’obésité liée à l’alimentation industrielle largement chargée en Perturbateurs Endocriniens (effet cocktail !), de par la culture des végétaux et l’élevage des animaux, les préparations (additifs, colorants, exhausteurs divers…) et les conservateurs. De nombreux cas de diabète de type 2 en découlent.
  • Chez les enfants, problèmes de croissance et autres liés au développement sexuel, pubertés précoces, malformations génitales…
  • Recrudescence des cas d’endométriose, qui est une confusion du développement du tissus utérin… C’est une maladie très invalidante pour la femme pour les douleurs qu’elle provoque et la mise en danger de sa fécondité.

Certains cosmétiques sont mis en cause : masques de beauté, rouges à lèvres, vernis à ongles, teintures capillaires, etc.. contiendraient des substances perturbant les œstrogènes féminins.

  • Chez les hommes, mauvaise qualité du sperme accentuant les problèmes de fertilité…
  • Sachant qu’un équilibre hormonal déficient affecte la santé mentale, on est amenés à penser que les perturbateurs endocriniens pourraient jouer un rôle sur la hausse des troubles anxieux et des dépressions.
  • Il est maintenant dit, dans les milieux scientifiques (cf : revue Science en février 2022 ),  que les perturbateurs endocriniens seraient à l’origine de troubles du développement neurologique.

Ainsi l’augmentation des cas de TDAH et autres troubles Dys… chez enfants et adolescents y trouveraient une de leurs origines…

  • Augmentation du risque de maladies cardiovasculaires, etc. Jusqu’à… contribution à la gravité de la Covid-19 (Inserm 2020).

Mais alors, que faire ?

« Afin de réduire l’exposition de la population et de l’environnement aux perturbateurs endocriniens, plusieurs études sont menées, analysant la présence des perturbateurs endocriniens dans l’air, l’eau, les sols, l’alimentation et leur impact sur l’environnement, la biodiversité et la santé humaine. » source : santé.gouv.fr

Sachant que les perturbateurs endocriniens constituent un enjeu de santé publique, le Ministère de la Santé et de la Prévention a mis en place une Stratégie nationale sur les perturbateurs endocriniens depuis 2014. Elle est régulièrement renforcée… On trouve la version 2019 sur le net : SNPE 2. Afin de l’élargir à l’Europe des propositions sont faites par le CNRS, l’INSERM…

Certaines familles de produits ont été soumises à des réglementations (bisphénol A, phtalates…). Des fiches informatives et de conseil ont été établies et sont consultables sur le net : « LIMITER LES EXPOSITIONS AUX PERTURBATEURS ENDOCRINIENS (PE) »

Mais… considérant cette menace sournoise pour notre santé et notre environnement, étroitement liée à l’industrialisation, il paraît de bon sens de prendre, nous-même, des nouvelles habitudes de vie :

  • D’éliminer peu à peu l’utilisation de produits alimentaires industriels, qu’ils soient cultivés (céréales, légumes…), d’élevage industriel, ou préparés industriellement…
  • Choisir une alimentation bio, locale, artisanale et éthique, pour ce qui est végétaux et produits animaux.
  • Limiter la consommation de poissons, sachant que les poissons gras stockent plus de polluants que les autres.
  • De bannir les contenants de stockage ou culinaires qui contiennent des matières plastiques, y compris emballages et traitements anti-adhésifs perfluorés…
  • D’utiliser des produits d’entretien naturels et aussi efficaces : vinaigre blanc, bicarbonate de soude…
  • Choisir de préférence meubles, peintures, revêtements de sol issus de produits naturels. Aérer régulièrement vos maisons et bureaux.
  • Opter pour les cosmétiques simples, naturels et/ou bios (huiles de soin, déos, teintures…)
  • Mettez sur votre peau des vêtements faits de matières naturelles. Et lavez-lez avant de les porter quand ils sont neufs.
  • Évitez de fumer, vapoter…
  • Si vous envisagez une grossesse, préparez un peu avant votre organisme à ces bonnes habitudes, idéalement pour les 2 parents. Si besoin, faites vous aider par un naturopathe pour mettre en place une bonne détoxification.
  • Quand bébé arrive, évitez-lui au maximum un environnement perturbant. Meubles, berceau, jouets, vêtements… neufs sont généralement imprégnés de retardateurs de flamme mais aussi éventuellement d’antimicrobien.
  • Allez régulièrement faire de l’exercice, respirer… dans la nature !

Devant la complexité de cette lutte, l’approche doit être pluridisciplinaire : recherche fondamentale… mise en place de politiques de santé publique adaptées… mesure de bon sens prises individuellement et dans nos familles… Et, arriverons-nous à protéger les générations futures …?

PS : ils existent aussi dans la nature…

Les perturbateurs endocriniens naturels (qu’il vaudrait mieux les appeler des modificateurs endocriniens…) bien utilisés, ils peuvent être une aide intéressante dans une recherche de santé naturelle, ce sont les phytoœstrogènes. En effet, leur effet perturbateur peut devenir thérapeutique en cas de déséquilibre métabolique.

  • de nombreux aliments courants en contiennent en petite quantité : les légumineuses, les céréales complètes, le sésame… dans le cadre d’une alimentation saine et variée, notre organisme n’en voit pas d’inconvénient.
  • les graines de lin, l’afalfa, le trèfle rouge, l’actée à grappes noires, la sauge, le houblon… sont des plantes riches en phytoœstrogènes. Elles sont souvent conseillées en naturopathie ou autre médecine naturelle pour réduire la fréquence ou l’intensité de symptômes pré-menstruels ou de péri-ménopause.
  • le soja et ses dérivés fait partie de ces derniers, l’action de ses isoflavones est toujours discutée… Il semble qu’ils n’agiraient pas comme de vrais œstrogènes, sur « nos organisme d’occidentaux » à cause de leur transformation nécessaire par notre flore intestinale de non végétariens. A suivre… Une consommation modeste n’est toutefois pas à bannir .

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Néanmoins, on déconseille ces phyto-œstrogènes aux femmes qui ont des antécédents de cancer du sein, de l’utérus ou autres cancers homono-dépendants. De même pour les femmes enceintes et allaitantes ou atteintes d’hyperoestrogénie avérée (endométriose, etc.).

Parlez-en avec votre Naturopathe !

Martine Calvet – Naturopathe

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